La cérémonie du Shichi-go-san est une journée de fête et de couleurs, en l’honneur des jeunes enfants, filles et garçons de 3, 5 et 7 ans.
Ce jour-là de la mi-novembre, toute la famille se rend au sanctuaire Shintô pour remercier les dieux, leur demander protection et célébrer la bonne croissance des enfants, tant physique que morale. Plusieurs versions coexistent sur les origines de cette coutume japonaise mais on considère qu’elle aurait débuté en novembre 1681. Le 15 novembre de cette année-là avait donné lieu à la cérémonie du Hakama no gi pour le fils aîné du shogun Tokugawa Tsunayoshi. Le mois de novembre c’est aussi la fin des récoltes et la nécessité de remercier les dieux et le 15e jour de ce 11e mois était également réputé pour être un jour sans démon, un jour faste et un jour de chance. Aujourd’hui cette tradition résiste à la vie moderne et la cérémonie se déroule chaque année, aux alentours de la mi-novembre. Le Shichi-go-san ou 7-5-3, marque 3 âges aux chiffres impairs, ce qui est de bon augure dans la très influente pensée chinoise, et sont considérés comme des moments critiques dans la croissance des enfants. En général la fête célèbre les petites filles de 3 et 7 ans et les petits garçons de 3 et 5 ans.
• A 3 ans, c’est le kamioki no gi. Cette célébration tire son origine de l’époque Edo où l’on rasait les cheveux des plus jeunes enfants avant de les laisser pousser librement,
• A 5 ans, c’est le hakama no gi, la 1er fois où les petits garçons vont porter le hakama, le pantalon large des hommes,
• A 7 ans c’est le obitoki no gi ou himotoki no gi pour les petites filles qui vont pouvoir porter un obi large comme les femmes adultes.
En ce jour joyeux, les parents parfois accompagnés des grands-parents emmènent les enfants au sanctuaire auquel la famille est rattachée, de par leur quartier ou de par leur région d’origine, afin de prier et de faire des offrandes aux divinités. Le Kannushi, le prêtre Shintô, va d’abord procéder à une purification rituelle des familles et des enfants, dont il énumère ensuite les prénoms devant les divinités. Puis ce sont les offrandes, en général une branche de sakaki, l’arbre sacré du Shintô, ornée de bandelettes de papier et que l’on nomme tamagushi. C’est aussi l’occasion d’admirer tous ces kimonos aux couleurs éclatantes et pour les enfants, de recevoir quelques cadeaux : jouets, amulettes (omamori) ou porte-bonheur (hamaya) qu’on retrouve également au Nouvel An. Mais le cadeau principal que tous les enfants attendent et recevront, ce sont les chitose ame, « les bonbons de 1000 ans », composés de sirop et de sucre et teintés de rouge et de blanc, les couleurs bénéfiques. Les décors des emballages, préparés par les miko, les prêtresses shintô, expriment aux enfants les voeux de longévité et de développement des qualités humaines essentielles. Les enfants devront patiemment attendre la fin de la cérémonie pour les recevoir.
AnnLu FOSSIER
Article extrait du magazine Ken Do Mag N°8
Texte et photos : Source KANPAI